coquin, ine
- 1Celui, celle qui a un caractère bas et fripon.
Grâce pour les grands, grâce pour les coquins
. [Pascal, Les provinciales]Vos patrons qui sont de francs coquins
. [Sévigné, 155]Un coquin est celui à qui les choses les plus honteuses ne coûtent rien à dire ou à faire
. [La Bruyère, Théophr. Coquin.]Je voudrais, pour le supplice d'un coquin, que, pendant quelques heures, chaque jour, il pût avoir le coeur d'un honnête homme
. [St-foix, Essai sur Paris, t. IV, p. 337, dans POUGENS]Le coquin dans le bois a volé quelque coche
. [Régnard, Démocr. I, 2]Un misérable à qui on a ôté le nom de scélérat qu'on ne trouvait pas encore assez abject, pour lui donner celui de coquin comme exprimant mieux la bassesse et l'indignité de son âme
. [Rousseau, Rousseau juge de Jean-Jacques. Dialogues]Un lâche. Il a fui comme un coquin.
Un paresseux, un valet qui ne sert que de parade et n'a rien à faire.
Tu te trompes, si, avec ce carrosse brillant, ce grand nombre de coquins qui te suivent, et ces six bêtes qui te traînent, tu penses que l'on t'en estime davantage
. [La Bruyère, II] - 2 nf Une coquine, une femme débauchée, une femme qui trompe beaucoup d'amants.
Dépenser son argent auprès de cette coquine de Middleton
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]Ma femme en ce pays et dans cette figure ! La coquine aura su par quelque ami présent Se faire consoler de son époux absent
. [Regnard, Démocrite]Adjectivement. Cette femme est bien coquine.
- 3Terme de colère sans signification déterminée.
Tous les jours le coquin lasse ma patience
. [Regnard, Les Ménechmes]Que me vient donc conter cet assuré coquin ?
[Molière, Le dépit amoureux]Comment vous avez peur d'offenser la coquine ! Vous lui parlez d'un ton tout à fait obligeant
. [Molière, Les femmes savantes]Où est-ce donc que nous sommes, et quelle audace est-ce là à une coquine de servante de parler de la sorte devant son maître ?
[Molière, Le malade imaginaire]Ah ! ah ! vous voilà ! je suis ravi de vous trouver, monsieur le coquin. - Scapin : Monsieur, votre serviteur ; c'est trop d'honneur que vous me faites
. [Molière, Les fourberies de Scapin]Quand nous faisons besoin, nous autres misérables, Nous sommes les chéris et les incomparables ; Et dans un autre temps, dès le moindre courroux, Nous sommes les coquins qu'il faut rouer de coups
. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]C'est mon coquin de fils qui aura mis la main dessus sans doute
. [Dancourt, Les bourgeoises à la mode]J'ai laissé les dames avec ce gros coquin d'abbé
. [Dancourt, la Maison de camp. sc. 8]Ma coquine [ma femme] les fait rester
. [Dancourt, ib. sc. 7]C'est un bon tour que de faire épouser ma vieille gouvernante au coquin qui fit enlever ma jeune maîtresse
. [Beaumarchais, Le mariage de Figaro, ou La folle journée] - 4 Par plaisanterie et pour indiquer seulement ce qu'il peut y avoir de malicieux, de mystérieux. Vous êtes un heureux coquin. Cet enfant est un aimable petit coquin. Ah ! petit coquin, je vous y prends.
La curiosité rend ces coquines de femmes si insinuantes
. [Rousseau, Les confessions] - 5 Adjectivement.
Je vous nommerai, quand vous voudrez, vingt belles âmes qui ne sont ni sottes ni coquines
. [Voltaire, Correspondance]Métier coquin, métier qui ne donne aucune peine. Vie coquine, vie inoccupée, fainéante.
Populairement. Ver coquin, ver solitaire.
PROVERBE
À coquin honteux plate besace.
+
COQUIN. - HIST. XIIe s. Ajoutez : Ils sont coquin et jougleor Et trop hardi demandeor
. [Guiot de Provins, Bible, V.2488]
XVIe s. Ajoutez : [coquin au sens de séduisant] Rien n'est tant si coquin, ni doux, ni attrayant qu'un butin quel qu'il soit, soit de mer, soit de terre
. [Brantôme, t. IV, p. 332, édit. Monmerqué.]
- rechercher